Du vague à l'âme à l'éclaircie...

 



Les ténèbres étaient épaisses

Couche étouffante, oppressante, écrasante appuyée sur mon corps

Je cherchais une bouée, une histoire à laquelle me raccrocher

Je lisais « La princesse et le petit pois » me rassurant sur ma délicatesse sûrement bien cachée.

Je sentais que je venais d’une descendance d’encre sans ancre ; je pensais que c’était écrit et que je ne pourrai jamais changer de généalogie et que c’était ainsi.

Il m’a fallu lutter contre la folie de mes proches, la violence de mes ancêtres, les non-dits de mes parents, lutter contre des esprits que je ne reconnaissais pas, contre des drôles d’histoires familiales, triviales, chuchotées ou raillées, immergées dans cette boue qui justement me serrait ; je refusais de me laisser entrainer sur ce chemin-là, celui de la pitié, de la honte, des regrets mais les sables mouvants de la boue et de la réalité me heurtaient et me ramenaient dans leur torrent contre mon gré.

 

Il faut dire que la raison était ma propre ennemie…

Je venais de là, de cette boue là ; c’était comme ça !

Je devais me raisonner et cesser de réclamer une autre vie, des autres faits, un autre passé ; je devais cesser d’espérer ; c’est ça que la boue me martelait.

 

Parfois, je me balançais dans ce déluge, cherchant un appui, un refuge ; je flottais et je pensais même que les flots me berçaient. Je ne connaissais rien d’autre ; comme ces enfants maltraités qui aiment pourtant leurs bourreaux, je subissais et voyais les évènements de nos vies défiler, telles les perles d’un collier trop serré qui empêche l’air de circuler.

Ça claquait !

Parfois, je me sentais suffoquer, étouffée par la frousse, les craintes ; j’étais paralysée, figée, tétanisée, apeurée, comme si à la place de l’air et du sang c’était la peur qui coulait en moi. Elle surgissait comme ça, inopinément, rendant tout projet avorté avant même d’être né.

 

La boue est mobile et il arrive qu’elle se déplace très vite pour tenter de nous faire claquer sur le rivage ; elle avance par grosse vague, ou par ondulation, comme un serpent.

La déferlante m’a jetée sur la berge maintes fois mais quelque chose en moi résistait.

Je gisais, inanimée et froide, endormie dans cette longue nuit de plusieurs années que j’appelais la vie, ma vie.

 

Et puis, et puis la lumière est arrivée à petits pas sans aucun bruit, une nuit.

Une nuit pas tout à fait comme les autres il est vrai !

J’ai osé une confidence, un secret, déposé des fardeaux, des péchés

J’ai osé m’écarter de cette certitude, osé arracher la couche qui brûlait ma peau et mon corps et j’ai supplié, supplié, supplié…

Dieu, si tu existes, écoute-moi ; j’ai deux mots à te dire, es-tu là ?

Alors, contre toute attente, Il m’a répondu et j’ai découvert que j’avais une âme, mon âme à moi, à Lui, comme on découvre un trésor

J’ai découvert des larmes qui n’étaient pas glacées

Et puis cette lumière, Sa lumière a tendrement bercé ma rage, mes cris, les torrents de salé que mes yeux tout à coup s’autorisaient à verser

J’ai été éblouie, attirée, fascinée, émerveillée

Je ne sais pas comment le dire, ni à vous, ni au Seigneur d’ailleurs

Je bredouille, je cherche les mots

J’ai été éblouie, illuminée, sertie, choyée, consolée, aimée, portée, bénie

Ô Seigneur ! Si tu savais ! Si tu savais combien je t’aime !

Tu le sais bien sûr, mais je veux encore et encore te le dire à souhait et le crier à qui veut bien l’entendre

Vous qui doutez, vous qui peinez, vous qui souffrez, vous qui hésitez, par pitié, n’attendez plus : confiez-vous, osez, triomphez avec Lui.

 

Car Dieu qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. 

2 Corinthiens 4.6

 

Sa Lumière chaude, fidèle, éternelle vous attend ; Son Esprit vous ouvre les bras, change la boue en eau fraîche, éclaire et rend vérité sur la valeur de vos souhaits.

Du vague à l’âme à l’éclaircie, puis de la raison à l’Esprit, je ne peux que te dire MERCI !


Merci ô mon Dieu !

 

Annick SB    décembre 2020

Merci Claire-Lise Meissner et Laetitia Chamard pour cette mini retraite de l'Avent qui m'a remuée et inspirée ! 





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