Longtemps, d’erreurs en erreurs, d’échecs en échecs,
d’épreuves en épreuves, de murs en murs, j’ai erré, lasse et vide
Aussi longtemps que je m’en souvienne, le soir, dans le
labyrinthe de mes pensées voyageuses, paupières closes et souffle court, je
voyais des petites lucioles multicolores qui m’invitaient à la danse
Kaléidoscope ensommeillé, troublant
Pourtant, je ne bougeais pas ; la peur était mon alliée
et je ne connaissais de la vie que ce sentiment qui bloque ainsi que les « pourquoi ? »
qui jouaient des cymbales
Jour après jour, silencieuse et presque folle, j’espérais pourtant cette danse de lumière qui me sauverait du flou et de la guerre que me livraient
mes pensées
C’étaient des facettes brillantes, mouvantes, difficiles à
saisir, à contempler, fugaces….
Les fourmis dans mes pieds et les cigales dans mes oreilles ne
se décidaient pas à m’abandonner
Elles jaillissaient à l’improviste, désordonnées mais
actives ; elles m’empêchaient de prendre le bon chemin
Je les ressentais, lassantes, écrasantes, oppressantes
Je me voyais inerte, achevée
Je me vautrais tant bien que mal dans une boue qui me
submergeait, faisant claquer mes larmes comme des lames de fond pour me sentir
vivante
J’errais, prête à me remplir du vide des autres, en mal d’amour
Pourtant, soir après soir, pleine d’un espoir dont j’ignorais
la force et le nom, je voyais jaillir ces petites lucioles, dans l’angle du mur où je m’y attendais le
moins
Braises, lumignons,
lueurs, un peu de chaleur
Minuscules étincelles qui ont mis le feu à ma raison pour me faire avancer lentement des
ténèbres à la Lumière, franchissant les obstacles de ma peur, de mon orgueil et
de ma raison
D’une voie sans issue elles traçaient une route
Recommence, disaient-elle, avance, essaie, tente, ose
D’une voie sans issue, elles aplanissaient les ronces
Résiste, criaient-elle
Fonce, prie, supplie
Dans l’immense vide cérébral que je subissais à longueur de
minutes, chaque jour, dans le silence des nuits qui débutent, quand mes pensées
s’entrechoquaient pour me faire frémir de peur et de honte, me heurter, me choquer
justement par leur manque d’amour, me rendre immobile, passible et sans espoir,
un soir, une petite luciole a fait une subreptice apparition et s’est
métamorphosée lentement en Lumière Infinie
Le temps d’une émotion que les douleurs achèvent et élèvent
sans raison avec passion
Le temps d’un refrain chanté du bout des lèvres
Le temps d’une prière tentée à la hâte, par désespoir, d’une
prière lancée à tout hasard comme on jette les dés sans y croire vraiment : "Et si c'était vrai ? "
Le temps d’un soir d’orage, de larmes qui ne cessent d’inonder
le plancher et la couche
Le temps d’un repentir sans mensonge et sans crainte
Le temps de disparaître, de chavirer, de croire perdre pied,
d’oser, oui, contre toute attente, j’ai été relevée par Grâce
Oh ! Merci, merci, merci …
Longtemps, de murs en murs, d’erreurs en erreurs, d’échecs
en échecs, d’épreuves en épreuves j’ai erré, lasse et vide
Et puis un soir, ce fameux soir, alors que je m’y attendais
le moins, une petite luciole s’est littéralement métamorphosée en feu brûlant
dans mon corps, mon cœur et dans mes pensées et j’ai été visitée et délivrée
Ce jour là j’ai saisi que moi aussi j’avais une âme et qu’elle
était sauvée à tout jamais…
« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le
moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu ; ce n’est
pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison
de se vanter. »
Éphésiens 2 . 8-9
Annick
SB Janvier 2019
C'est vraiment magnifique Annick. Quel don le seigneur t'a donné ❤️
RépondreSupprimerMerci de l'encouragement Karine !
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