La petite tombe ...


Un jour nous étions eux
Enfin nous l’avons cru
En observant attentivement quelques expressions sur des photos sépia, nous avons saisi la transmission ; l’involontaire transmission et nous sommes restés bouche-bée.
En effet, que dire ?
Pour ne pas enfreindre l’espoir qu’ils avaient mis dans leur choix à venir, nous avons tus les nôtres.
Oh, comment pourrais-je sans larme raconter vos histoires, semblables à tant d’autres ?
Oh, comment pourrais-je sans écorcher vos rêves, narrer votre chute ou votre apparente réussite ?
Souvenir d’une tombe d’un mètre, grise, sale, avec quelques perles cramponnées à une croix rouillée…
J’aimais aller la voir comme j’aime maintenant scruter le petit cliché de votre jeunesse à la recherche d’un nouveau détail.
J’aimais y retourner pour songer à la douleur sans fin, celle de tous les jours.
Parfois je m’arrêtais près d’une autre tombe, plus grande et tout aussi oubliée.
Que dire ?
….
Le crissement du gravier sous mes semelles faisait taire ma peine.
Leurs larmes, à jamais séchées, humidifiaient mes pensées de cristaux invisibles.
J’ai fermé les yeux et attendu sans crainte.

" Mon âme est attachée à la poussière ; fais-moi revivre selon ta Parole..." Psaumes 119.25

C’est ce que j’ai entendu, émue, en emplissant mon cœur de ton divin mystère ….


Annick SB     février 2018




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