Une nuit, le Seigneur m’a dit :
« Tais-toi et souris. »
C’était un très beau songe
J’étais entourée du précieux de sa bouche, du parfum de son amour
et du chant de ses anges
Je le regardais agir à ma place, lentement, précautionneusement
comme je ne sais le faire dans mes rencontres et ma précipitation
Je n’arrive pas à me souvenir des paroles précises qu'Il adressait aux uns et aux autres
Tout était je pense dans sa posture, dans son allure et dans
les imperceptibles détails qu’Il me donnait pourtant à voir
On avançait tous les deux sur le chemin
Une nuit, le Seigneur m’a dit : «Ecris. »
Ce n’était pas un ordre précis
Il me laissait la liberté entière de mes mots et des colères
Et lorsque je relisais ce que j’avais noté sur des carnets et des feuilles volantes
Je pouvais effacer l’abominable et remplacer tout ça par des
moments de joie
Tout était je pense dans la complicité de quelques versets qui
me permettaient, non pas de noircir mais d’éclaircir les pages
Je n’étais plus seule sur mon chemin
Une autre nuit encore, alors que j’étais agenouillée, en prière fervente pour que tu sois bénie, le Seigneur m’a dit : « Attends »
Et là j’ai osé répondre, avec mes mots et mes sanglots :
« C’est trop long Seigneur ! »
Je sais que c’est à ce moment-là qu’il m’a ouvert la voie de
la confiance ; j’ai pris ma Bible et relu quelques versets du chapitre
trois de l’Ecclésiaste et, sans comprendre vraiment ce qui m'arrivait, j'ai glissé sur la douce rive de l'Eternité…
Il y a un
moment pour tout et il y a un temps pour chaque chose sous les cieux.
Il y a un
temps pour naître et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps
pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer et un temps pour guérir
; un temps pour démolir et un temps pour construire ; un temps pour pleurer et
un temps pour rire ; un temps pour se lamenter et un temps pour sauter de joie
; un temps pour jeter des pierres et un temps pour ramasser des pierres ; un
temps pour étreindre et un temps pour s'éloigner de l'étreinte ; un temps pour
rechercher et un temps pour perdre ; un temps pour garder et un temps pour
jeter ; un temps pour déchirer et un temps pour coudre ; un temps pour se taire
et un temps pour parler ;un temps pour aimer et un temps pour haïr ; un temps
pour la guerre et un temps pour la paix.
Quel profit celui qui agit retire-t-il de la
peine qu'il se donne1 ?
J'ai vu
l'occupation que Dieu a donnée aux fils des hommes pour qu'ils s'y fatiguent.
Il a fait toute chose belle en son temps. Il a
aussi placé la pensée de l'éternité dans leur cœur, sans que l'homme ne puisse
comprendre l'œuvre que Dieu a faite, depuis le commencement jusqu'à la fin.
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