Quand j’ôte mes lunettes, que je les pose sur le bureau et
que je ferme les yeux,
Quand je ressens une
boule dans le ventre ou dans le cœur,
L'Éternel est mon rocher, tout près, et la houle m’emporte
au large peut-être pour tourner la page, qui sait !
J’ai besoin de ce voyage
Ici, maintenant
Ça ne dure pas très longtemps
Recueillement loin de
la foule…
J’entre dans une immobilité surprenante
Je danse pourtant dans les nuages
Un tango argenté
Une valse à deux temps
Un twist agenouillé
Toute immobilité permet un départ, une fuite, une navigation
Je pars, je danse, je m’élance
Je pars quelques instants à la rencontre de mes larmes
Je pars quelques instants et j’erre de pensées en prières
Je pars, il n’est jamais trop tard
Je me laisse porter par ce courant de lumière, cette force
qui me rassérène et me pousse vers l’Infini
L’infiniment grand, l’infiniment beau
On parle parfois de moments de grâce ou d’instants d’éternité
Je vis, je souris, je remercie
Je laisse les larmes couler et se transformer en pierres
précieuses, minuscules éclats colorés qui se répandent sur mes doigts
Je ne cherche plus les « pourquoi ?»
Je sens alors ce qui me reste à faire et à défaire
Je me rebelle
Je me détache
La vie est belle
La houle me le rappelle
La houle porte, transporte
La houle berce, caresse
La houle me rend sereine et belle
C’est une ivresse, une promesse, un tremblement
Dans ces moments de recueillement, je peux laisser s’envoler
les craintes, les hontes, les regrets
Le vent les amènera où il le veut, comme il le veut
Tout s’échappe ; rien de moi ne le rattrape
La houle me fait tanguer, divaguer, espérer
Je monte, je descends, je remonte
Le souffle de l’Esprit arrache la boule de tristesse qui me
faisait douter et, lorsque j’ouvre à nouveau les yeux, lorsque je remets mes
lunettes sur le bout de mon nez, je suis calmée, joyeuse, en Paix…
Merci Seigneur !
« L'Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. » Psaume 34
. 18
Annick
SB mai 2018
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